Notre culture occidentale est ainsi faite que nos références sur les anciennes traditions s’inspirent principalement de la Mésopotamie, de l’Egypte, de la Grèce et bien sûr de Rome comme si rien n’avait jamais existé sur nos territoires.
Les anciens livres d’histoire qui enseignaient « …nos ancêtres les Gaulois.. » les décrivaient comme des barbares semi incultes, belliqueux et au final heureux d’être soumis à l’envahisseur Romain dont les faits d’armes, la culture, l’ingéniosité, l’architecture les surpassaient.
Prenons l’exemple des Fontaines salées sur le site de Saint-Père en Bourgogne et voyons comment il est officiellement présenté sur son site Internet
Un site archéologique majeur
Ici, il y a 4 300 ans, les humains ont fait parler leur génie en captant de l’eau salé au moyen de cuvelages en chêne toujours en place et visibles sur le site.
Plus de 2 000 ans plus tard, au Ier et IIIᵉ siècle de notre ère, fut construit un vaste établissement thermal gallo-romain dont les vestiges se visitent.
Le site extérieur et le centre d’accueil et de découvertes archéologiques présentent les résultats des fouilles et les traits marquants des sociétés humaines qui ont œuvré ici du Néolithique jusqu’à l’Antiquité.
Accès au site des fontaines salées
Vous noterez que les cuvelages en chêne sont toujours en place et visibles mais personne ne dit pourquoi il y a 4300 ans les hommes ont exploité ces lieux. Le visiteur retiendra surtout la présence de bains romains.
Il en va autrement pour le parc archéologique de Bliesbruck qui recèle d’un musée extraordinaire sur la période celte. Surtout allez visiter la tombe de la Dame de Reinheim.
À Reinheim, au pied du Homerich, s’étend sur un kilomètre une nécropole recelant plusieurs dizaines de tertres (tumulus) datés de l’âge du Fer, entre 700 et 150 av. notre ère.
Dans le monument le plus emblématique, la tombe de la princesse de Reinheim, avait été inhumée, vers 370 av. notre ère, une des deux dames les plus célèbres de l’archéologie des Celtes.
La reconstitution muséographique audacieuse de cette tombe livre les clefs de compréhension de la place de cette dame dans la société celtique, qui a emporté dans la mort les bijoux et les instruments symboles de son statut et de sa fonction.
Prophétesse, guérisseuse, prêtresse, elle exerçait, portant une chaîne de ceinture où pendaient des amulettes mystérieuses et munie de son bâton cultuel ainsi que de son miroir, un medium pour l’art divinatoire tout en étant l’insigne de son pouvoir. Princesse, elle participait à des banquets de fête auxquels prenaient part les aristocrates de son clan et tous ceux qui, placés sous sa protection, étaient la base de son pouvoir économique et politique. Elle portait alors une parure de cérémonie, en particulier des bijoux en or où figurent des êtres fabuleux au pouvoir magique. Lors de ces banquets le vin était servi dans la prestigieuse cruche en bronze magnifiquement décorée.