La quête du Graal et l’église intérieure.

Les statues sur nos Cathédrales nous mettent en garde et s’adressent à nous en une incroyable actualité car toute la spiritualité du monde depuis l’origine des temps est d’abord une affaire de silence et de discrétion.
Pourtant les apparences nourrissent l’illusion d’exister aux yeux de la société mettant en responsabilité chaque homme chaque femme que de privilégier les apparences au dialogue avec le Coeur, ainsi va la religiosité et son affichage.
Ainsi des hommes et des hommes font le choix d’une religion extérieure, de s’y engager toujours davantage jusqu’à l’aveuglement.
Ne jugeons pas car ce n’est pas aux hommes de juger sans quoi les hommes se substitueraient à la puissance divine touchant à ce qui est de plus précieux : la liberté de vivre sa foi.
Allons plus loin car c’est bien ici que règne la confusion. Pour certains la quête est une affaire extérieure, démonstrative avec le besoin de la porter à la connaissance de la société. Cette quête est vite récompensée par le regard des autres, par le seul regard des autres.
Dans sa nature, le message est bien plus profond, il n’est point utile de dire mais de vivre son intériorité.
Déjà Eckartshausen s’exprimait ainsi dans son livre « La Nuée sur le Sanctuaire »
…L’Eglise intérieure naquit tout de suite après la Chute de l’homme et reçut de Dieu immédiatement la révélation des moyens par lesquels l’espèce humaine tombée sera relevée à sa dignité, et délivrée de sa misère. Elle reçût la clef de la vraie science, aussi bien du divin que du naturel.
Mais lorsque les hommes se multiplièrent, la fragilité des hommes et sa faiblesse rendirent nécessaire une société extérieure qui tînt cachée la société intérieure, et, qui couvrît l’esprit et la vérité par la lettre. Car comme la multiplicité, la foule, le peuple n’étaient pas capables de comprendre les grands mystères intérieurs, et que le danger aurait été trop grand de confier aux incapables le plus saint, on enveloppa les vérités intérieures dans des cérémonies extérieures et sensibles, pour que l’homme, par le sensible et l’extérieur qui est le symbole de l’intérieur, soit peu à peu rendu capable d’approcher davantage des vérités intérieures de l’esprit…
Ces quelques mots sont lourds de sens et bien qu’ils soient exprimés dans un paradigme chrétien ils concernent toutes les religions du monde à quelque époque que cela soit.
Plus récemment Marie Madeleine Davy prend un angle similaire pour décrire les églises intérieures et extérieures. Je présente mes excuses à l’auteur dont l’œuvre est bien plus vaste que ces quelques lignes dont je vous fais part.
Pour plus de confort, je lis à votre place, il vous suffit d’écouter.
L’ouverture qu’il convient de faire est de considérer que nul enseignement spirituel n’échappe à cette situation il en va ainsi de toutes les confessions tout autour du monde.
Dans le paradigme ternaire en référence aux chrétiens nous pouvons faire une allusion directe avec la quête du saint Graal qui envoie les preux Chevaliers sur les chemins du monde.
Leur route sera jonchée d’aventures et de symboles mais trouveront-ils le Graal ? A chaque fois cette coupe mystérieuse s’écarte de leurs lèvres laissant un goût d’amertume dans la bouche (comprenne qui pourra)
Comme ce disciple qui plusieurs fois dans la nuit est réveillé par la voix du Maître à penser et se rend à chaque fois à son chevet. Alors le Maître de lui répondre « ce n’est pas moi qui t’ai appelé, la prochaine fois que tu entendras l’appel, répond oui je t’écoute »
C’est bien ce Chevalier, sourd, qui partira sur les chemins…
D’évidence dans les moments où le Graal se dévoile et où la parole s’exprime l’âme aura perçu par son émotion une présence subtile de l’Esprit et avec l’extase un sentiment de paix.
C’est bien contre son cœur que la statue tient le Graal, cherchez donc à vous connaître…
© Vogesus 2020