La radioactivité des Vosges hercyniennes
Essai sur la radioactivité à destination des radiesthésistes et géobiologues
Dès les années 1934 la radioactivité a été un sujet d’actualité. C’est un peu plus tard en 1950 qu’une première étude a été menée sur le massif des Vosges. Elle porte la référence « rapport CEA numéro 707 par J. P. Rothe »
À ce moment il n’y avait pas de débat au sujet de la radioactivité pouvant émaner d’une centrale nucléaire et le grand public vantait le bienfait des boissons radioactives pour la santé.
Entre-temps bien des conceptions ont évolué et sans vouloir nourrir une quelconque polémique il est intéressant de communiquer les relevés de radioactivité de 1951 à 1955.
Au Hohwald
(sol granite) du 30/05/50 au 22/09/55 indiquent une moyenne de 8,4 ions/cm3/sec équivalent à 6,4 microroentgen-heure soit 80 nSV nanosievert
À Bourbach
(sol trachyte) du 29/06/51 au 28/09/55 indiquent une moyenne de 30,8 ions/cm3/sec équivalent à 24 microroentgen-heure soit 240 nSv nanosievert
Le site www.proxiti.info annonce une radioactivité moyenne de 80 nanosievert heure à 24 Km autour de la centrale de Fessenheim.
Le lecteur sera tenté je pense de faire une relation…
Notes à l’attention du lecteur.
1) La conversion des 1 ion/cm3/sec en microroentgen-heure est donné par l’étude de référence 1 ion/cm3/sec équivalent à 0,8 microroentgen-heure
4) Les réserves d’usage portent également sur la nature même de l’origine radioactive
5) La distance sur les conditions technologiques entre aujourd’hui et les années 1950
Synthèse du rapport n•707 sur la radioactivité des Vosges hercyniennes avec un extrait de sa conclusion
J.P Rothe entreprit, en 1951 et 1952, avec l’aide de son collaborateur E. Peterschmitt, une reconnaissance générale de la radioactivité des Vosges hercyniennes en utilisant le gammamètre AVP-431. Les mesures de rayonnement gamma furent faites en 205 stations réparties à travers les Vosges entre la vallée de la bruche au Nord et le ballon d’Alsace au sud.
La question se posait sur la capacité à différentier les faibles niveaux de radioactivité des couches géologiques. L’arrivée des compteurs Geiger-Muller portatifs permettait une campagne de mesures sur le terrain et l’évaluation de ces appareils par comparaison avec une chambre d’ionisation de Kolhörster.
La campagne de mesures
La méthode utilisée consistait à quadriller le terrain par unités de 1km², s’inspirant des cartes IGN, et à faire les mesures de radioactivité, heure, altitude, conditions météorologiques, avec identification précise du lieu de mesure.
Les appareils utilisés : des gammamètres, des gammaphones, des chambres à ionisation de Kolhörster. Tous ont été précisemment étalonnés, les résultats exprimés en ion/cm3/sec. Des précautions quant aux phénomènes d’absoption, et d’ionisation due au potassium ont été prises. Le taux d’erreur admis est de l’ordre de 4 à 7%.
La prise de mesure dure une douzaine de minutes en moyenne pour avoir des valeurs significatives tenant compte du taux d’erreur.
Tous les résultats des 3400 points de mesure sur le terrain sont consignés sur une carte, montrant des lignes isorades espacées de 4 en 4 ion/cm3/sec.
Conclusion
La dernière question appelle deux réponses alternatives. On peut, en effet, d’une part admettre que les faibles valeurs de la radioactivité caractérisent le socle ante – hercynien qui comprendrait dans ce cas les gneiss, les granites à grain fin du type des granites de Remiremont, les granites à deux micas à grain grossier, la plupart des granites du Massif du Champ du Feu . Mais on peut aussi penser que la radioactivité, d’abord faible, a passé par un maximum coïncidant avec le paroxysme de l’orogénie hercynienne, puis a décru à nouveau : les massifs et les coulées à forte activité (massifs de granite du Ballon d’Alsace, coulées viséennes, massifs «intrusifs» du Nord des Vosges et surtout la longue bande de granite à amphibole des Vosges centrales) se seraient mis en place au moment de ce paroxysme . Pour trancher en faveur de l’une ou de l’autre hypothèse, il convient d’étudier en détail sur le terrain les relations tectoniques que présentent entre elles les différentes unités que la carte radiogéologique a permis de distinguer.
Merci à Richard et à Thibaut de m’avoir aidé dans la rédaction de cet essai